15 Avril 2014
Mardi satin, mardi catin, en réunion, pendant deux heures
Quand tu siégeais, mon espérée, hôte investie, droite vers moi,
A l’autre bout de l’assistance, toute en posture, si loin de moi
Toi intouchable, impénétrable, qu’elles furent longues ces deux heures !
Je t’attendais, tu as paru, et le jour s’est accéléré
Plus de siège libre à mes côtés, je m’étais laissé encercler
Je t’attendais à la sortie, tu t’es placée près de l’entrée
A l’autre bout de l’assistance, antipodes de la tablée
Je t’espérais, tu es entrée
Et mon désir s’est ravivé
Comment demeurer concentré ?
Tu m’avais ex-attentivé
Tu étais belle, civilisée
Tenue de bal professionnel
Je t’ai cherchée, voulue des yeux
En quête d’un instantané
Regards, si l’on pût les croiser
Asphyxièrent mon cœur et le ciel
Ô dieux ! Ces messagers taiseux
Mille fois se sont détournés
Quand tout est joué, quand rien n’est dit, quand se séparent les combattants
Chacun repart à sa besogne, je ne t’ai pas parlé du jour
Je suis reparti corps exsangue, dans mon repaire de charlatan
Pas un bonjour, rien alentour, et sur l’amour pas un contour
Je t’espérais, à ton entrée
Mon désir s’était ravivé
Deux longues heures à t’admirer
Transi et dé-substantivé