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Il y a comme ça des moments. Tu sais, le truc où tu ne t'y attends pas, où tu te laisses surprendre par quelque chose que tu n'avais pas deviné... La vie offre des moments comme ça. Le cinéma et les livres en sont de grands pourvoyeurs. Tu sais, quand tu te dis, tandis que le générique de fin défile, que tu n'aurais pas voulu ne pas voir ça...

Ce soir, moi, j'ai ressenti ça.

Oui.

J'ai regardé "L'odyssée de Pi" sur Canal... Un mec qui s'appelle "Piscine Molitor Patel", tu pourrais croire que c'est une farce ! Mais non, j'ai rarement vu un film aussi poétique, aussi beau, aussi simple, aussi humain, aussi vrai. Je ne sais pas encore en parler, il est trop tôt pour que je dise ce que j'ai compris, sur le fond, ce que je comprends, ce que je retiens. Je sais juste que j'ai été retourné comme une crêpe (un jour de chandeleur, tu me diras...) 

Parfois, des films me font ça, mais pas souvent...

J'ai aimé cette sensation, être surpris et bougé. Mon raccourci est peut être un brun facile et artificiel mais, ça me fait un peu penser à quand la dame brune me regarde, me sourit et me parle. A chaque fois, je suis surpris et bougé, j'en témoigne ici depuis quelques papiers. Peut-être que ça ne veut rien dire, mais c'est là, ça rend la vie plus belle.

Comme Pi, et Richard Parker, le tigre du Bengale, embarqués dans cette improbable fable moderne, mondialisée, et poétique. Qu'Homère n'aurait pas reniée...